No code : vers une révolution numérique ?

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Le no-code est devenu le fer de lance de toutes les entreprises qui souhaitent accélérer leur transformation digitale. Mais cette promesse de démocratisation du numérique soulève de nombreux enjeux liés à l’organisation du travail, la sécurité ou encore aux limites d’utilisation de cet outil.

Une étude menée par le cabinet Gartner estime que le marché mondial du no-code/low-code 1 atteindra 10 milliards de dollars en 2023. Un engouement qui s’explique notamment par la présence des nombreux avantages stratégiques et financiers que permettent ce nouvel outil : baisse des coûts et des temps de développements, centralisation de l’information, automatisation, prototypage etc.  Mais le discours utopiste qui accompagne le développement de ce type de technologie est à nuancer.

" Aujourd’hui, toutes les entreprises se plient à l’injonction technologique enrobée de discours idylliques promettant autonomie des salariés et performance des entreprises, sans forcément prendre le recul nécessaire à une intégration constructive de ces outils pour qu’ils produisent les effets escomptés. "

Ecosystème No-Code

Le développement informatique n’est plus seulement l’apanage d’une poignée d’initiés mais est devenu accessible au plus grand nombre. En effet, le no-code permet de créer des outils digitaux sans avoir à recourir à des langages experts tels que  Java ou C++. Une interface visuelle simplifiée permet de glisser des lignes de codes préprogrammées disposant d’une fonction propre. Site web, applications mobiles et outils d’automatisations sont désormais devenu accessible sans écrire la moindre ligne de code. 

Dans « Le no code et les effets organisationnels de la démocratisation logicielle : du mythe aux pratiques »,  Suzy Canivenc souligne l’idée que l’avènement des plateformes no-codes s’inscrit dans  une histoire de démocratisation des outils informatiques qui a débuté dans les années 1970 avec le développement de la microinformatique. Cela s’est poursuivi avec le web 2.0 caractérisé par les plateformes collaboratives (wiki, blogs, réseaux sociaux). Parallèlement à ce mouvement, les langages de programmations se sont également tournés vers une simplification visant à faciliter l’expérience utilisateur. Cette optimisation atteint actuellement son paroxysme avec l’avènement des plateformes no-codes dont en voici un aperçu non exhaustif. 

Vers une réorganisation salariale ?

La démocratisation des outils no code induit une hybridation des métiers, ainsi les professions non techniques peuvent  être amené à integrer un aspect technique et inversement. Ces pratiques facilitent l’émergence d’un nouveau métier appelé « Product Builder » qui combinerait alors le rôle de Product manager et de développeur. En conséquence, les activités de conception et d’exécution se trouveraient alors étroitement intriqué.  

"Le no code, ça va avec un état d'esprit. Toutes les organisations ne peuvent pas mettre ça en place."

La réussite de l’intégration des outils no-codes en entreprise est liée à la culture organisationnelle de celle-ci. En effet, une entreprise avec une organisation souple basée sur l’autonomie des salariés favorise l’appropriation de ces outils et permet entre autres d’améliorer les collaborations ainsi que la monté en compétence des non-experts. Par ailleurs, on peut se questionner sur la perte d’identité professionnelle et de pouvoir des développeurs, les outils no code peuvent constituer un non-sens pour ces-derniers. 

Enfin, l’apparente facilité d’utilisation des outils-no code peut être remise en cause pour certains de ces outils. En effet, les logiques (algorithmiques) sous-jacentes au développement de logiciels nécessitent de disposer des bases techniques pour comprendre la méthode de développement d’un logiciel et éviter de créer un produit mal architecturé qui nécessitera l’intervention d’un développeur. L’objectif pour les entreprises souhaitant se lancer dans le no-code est ainsi de permettre une meilleure appropriation de l’outil et un déploiement qualitatif.

No Limites ?

Face à la diversité des outils et des fonctionnalités proposées, l’enjeu de l’utilisation de cet outil se situe dans le choix du bon outil pour le bon besoin. L’attrayante facilité d’utilisation de certains outils no code se trouve confronté aux risques de sécurités. En effet, la localisation des infrastructures qui hébergent les données s’avère importante pour éviter les violations de la RGPD. Par ailleurs, la dépendance aux plateformes no codes peut présenter des limites liées au risque de fermeture des ces outils. Enfin, la réalisation de logiciels pointus présente une limitation et nécessitera, in fine, des compétences de développeurs. 

Pour en apprendre davantage sur le sujet, nous vous invitons à consulter les (excellentes) ressources ci-dessous. 

 Qu’est-ce que le Web 3.0 ? Pour en savoir plus consultez l’article suivant :  Web 3.0 et R&D

  1. Le Low-code permet de créer des applications en utilisant des outils visuels et des modèles préconfigurés sans avoir à écrire beaucoup de code.

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Malo NGUYEN

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Amel BOUCHERKA

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